Bout à bout, de la cave au grenier, de la cour au jardin, la fête de fin d'été à Roudon sur les Mauves.

NDLR : Inventaire aléatoire, cumulatif et non exhaustif, non breveté et révisable par ailleurs…

Une maison accueillante qui se souvient d'avoir été un café...

Les mille et un objets qui la remplissent, en plus d'en avoir vu et entendu...

Un jardin avec des chaises avec des tables et des bancs en bois, en fer, en rotin...

Des fleurs de cosmos blanches et orange...

Trois maisons qui se regardent autour d'un tilleul qui a vu passer tant d'étés et de fêtes...

Une "Casbah" inattendue en bord de Loire, hétéroclite, véritable musée dédié à l'Afrique noire et blanche...

Une réunion d'Association plus divinatoire et libératoire que contradictoire...

Des physionomies, des sourires, des rires sous l'ombre tutélaire du tilleul de la cour...

Les retrouvailles, les embrassades, les rencontres, les discussions qui se font et se défont, ce fleuve mobile et fluant pareil à la Loire changeante...

Le brouhaha posé des discussions, ceux qui parlent, ceux qui pensent, ceux qui rient, ceux qui rêvent ; la toile des échanges sous la lumière du soleil...

Un four à pain qui marche du feu de dieu et Jean qui fait le pain...

Du vin de sureau dans des bouteilles de bière...

Quelques figues mûres à point...

Un cubi de Gris-meunier...

Des chants, des poèmes, des contes, assis, debout, couché, à dormir debout...

Deux vendanges pour le prix d'une : la grande, les raisons rouges faite en "deux coups les gros", et une petite, de blanc pour de rire, pour le plaisir de monter aux échelles...

Des guitares, une vielle, des accordéons, des percussions, des textes de Couté, quelques trous de mémoire et ce qu'il faut de calembours...

Un notable tas de tables, de chaises et de bancs pour asseoir le plaisir de la fête...

Un tas de copains, d'ici et de là, chantant ou ne chantant pas, disant ou ne disant pas, parlant ou ne parlant pas...

Et le gris-meunier qui attend dans son cubi sur un tabouret la théorie des godets...

Des sculptures dans la végétation, en bois, plastique, polystyrène, fer, feuilles, branches, écorces, mousse et tiges de végétaux...

La Beauce en grande partie "scalpée" de ses maïs...

Un chevreuil aux abois fuyant dans la direction de l'autoroute...

Des Mauves pareilles à elles-mêmes : un bayou fascinant...

L'autoroute A 10 et ses ronflements sans repos, si proches...

Les iris devant la maison, blanche aux volets verts...

Un feu dans la cheminée sous les sépia et les chromos du temps passé...

Quelques éphémères perdus au plafond en attendant d'assurer leur descendance...

Un bar d'époque qui a vu les pains de glace amenés par les chevaux et qui est couvert de flacons inhabituels...

Une girouette qui ne connaît quasiment que l'Ouest...

Des peintures dans le jardin, au milieu des plantes...

Des balades en barque sur "Les Mauves"...

Deux peupliers qu'aucune tempête n'a atteint...

Des arrosages automatiques se déclenchant la nuit au pied du gnomon...

Une météo finalement plutôt clémente...

D'étranges pilotis herbeux au bord des Mauves, des vessins...

Le moulin de Clan toujours à sa place, malgré les années...

Une barque fatiguée coulant une presque retraite jusqu'à la prochaine promenade...

Le Gingko biloba de 1989 au milieu du Hameau de Roudon...

"Les Mauves" plates et lentes dans leur écoulement philosophe...

Un quai, un port lilliputiens près des bambous...

Une mini-plage et son sable au bors des Mauves...

Une carpe flottante, morte , et un brochet dans le fond, itou...

Des poissons bien vivants, discrets et vifs...

De la grande consoude pour faire (peut-être) des cigares...

Une traversée de la Mauve sur des rails de Decauville...

Un saule multi-centenaire ratiboisé et qui fournit toujours...

Et l'ombre de Gaston Couté dans les champs, la vigne, le vol des cygnes, la pierre, les arbres, les maisons et sur les "Mauves"...

Juste un peu de pluie, qui a l'amabilité de tomber dans un temps mort...

De la vigne vierge déjà rouge et des noix bonnes à manger...

Sur les bords de la Loire, des cygnes noirs en migration, des canards, des mouettes, des goélands et un cormoran, mais pas de raton-laveur...

Le soleil de midi et des cygnes cherchant toujours leur route...

Des voisins venant faire visite après la fête...

Au lendemain de la fête, des coups de fusil pas loin, dans le silence des bayous car c'est louverture de la chasse...

Un paon blanc sur le toit pas très loin des chasseurs...

Le contentement calme de faire parenthèse à l'entrée de l'automne...

Gibert Aubert - Roudon, le 25/09/2005