Le bassin des Mauves est un biotope assez particulier que nous nous attacherons à décrire, sur le site, au fur et à mesure des investigations. Chacun peut y contribuer en nous adressant des informations que nous nous attacherons à répercuter sous le nom de l'auteur. Il est bien sûr bordé de nombreuses habitations, mais il persiste ici où là des zones où la main de l'homme "n'a pas mis le pied" depuis fort longtemps parfois et qui ont gardé leur caractère "primordial". Il s'agit de faire en sorte que ce biotope soit connu dans ses caractéristiques en même temps que préservé.

MAINCOURT5
DSCF1012

Le Carex en touradon

Qui ne connaît ces plantes touffues, ébouriffées et insolites, qui jalonnent les bors de Mauves et les marais. Peu sont capables de mettre un nom dessus, mais tous savent en revanche que les feuilles en sont coupantes !

Il s'agit bien de carex mais qui ont une particularité, celle de se développer sur une sorte de tour de paille appelé "touradon" progressivement constituée, au long des années, par le anciennes feuilles desséchées et jaunies à la manière des fougères arborescentes. Ce caractère situe ainsi leur origine à une période très reculée de l'ordre de quatre millions d'années et guère avec… du temps où l'arbre n'avait pas encore inventé la lignine (matière plastique végétale) et le tronc pour s'élever au-dessus du niveau des eaux… Toutefois, ce touradon est comme un paillage, une sorte de tissage très résistant ou la fourche ne s'enfonce pas et qui peut mobiliser un tracteur pour être arraché…

Il est caractéristique des marais et notamment des zones de tourbière. Vu sa structure primitive, il mérite d'être étudié de près. F.R.

La végétation qui est liée au marais, en général les saules, les carex et les roselières, permettent de caractériser ce milieu.

La transformation des regards sur ces espaces est due à un long processus. Dans une première phase (le milieu duXIXe siècle), les marais et les marécages, sont d'abord considérés comme insalubres . il s’agit de convaincre de la nécessité de dessécher pour assainir. Puis le marais est perçu comme un espace particulier, espace sauvage ayant conservé le poids du milieu naturel et du passé plus ou moins agrémenté d’imaginaire. Enfin, les zones humides (nommées ainsi depuis les années1970 par les naturalistes souhaitant les réhabiliter) ont repris droit de cité.Il a donc fallu plusieurs phases pour que la situation puisse se renverser et que les marais deviennent d’abord un patrimoine naturel, grâce à cette valorisation scientifique, puis sur cette base, de véritables paysages appréciables par un public non spécialiste.

Le Saule têtard : une renaissance attendue…

Pas ordinaire le saule têtard, avec sa "trogne" pourtant si familière. Il est taillé à hauteur d'homme avec un geste renouvelé à deux ou trois ans dintervalle afin de fournir un bois de chauffe de moyen calibre. Souvent planté en bordure des rivières, il stabilise les berges sans risque d'arrachage de la rive comme ce peut être le cas par le basculement d'un tronc de grande taille par tempête.

Avec le temps et la succession des tailles complètes de toutes leurs branches, bardés de moignons, ces saules têtards prennent formes fantastiques.

Élargis de la tête, creusée par les intempéries, et progressivement remplis d'humus, la trogne devient une auberge de plantes, d'insectes et d'animaux divers assurant un hébergement très favorable à la biodiversité; les enfants n'étant pas les derniers à fréquenter cet univers en forme de tour de guêt…

Le tronc excavé et écarteler par les branches lourdes en couronne finit par s'effondrer sur place avec le temps.

Pourtant dans l'indifférence, trognes, têtards, ragosses, émousses s'effacent de nos paysages ruraux car le bois de chauffe a été délaissé dans les dernières années du XXème siècle. F.R.

SauleTetardPVILAIN012

Ce saule têtard dessiné par Paul Vilain (Roudon) dans les années 1960, était celui qui trônait au lieu dit le Pont noir (près de la Challerie). Il a finit pas s'effondrer de sa belle mort.

A suivre… revenez-nous voir plus tard pour découvrir la suite…

Notamment, en juillet 2006, nous tentons d'acclimater dans le bassin des Mauves, l'Osmonde royale, une fougère trouvée dans la vallée de l'Aff, (35 BEIGNON), quasiment le pied dans l'eau .