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Son parcours est celui de la fidélité à la terre en même temps qu'affrontement à la violence urbaine. Les chemins de cette mélodie patoisante se rejoignent au carrefour de toutes ces régions, bois, plaines ou villes ; une pérégrination à la rencontre d'un patrimoine modeste d'hommes ordinaires. Les traces en sont encore fraîches… | ||||||
23 septembre 1880 : Naissance à BEAUGENCY (Loiret). Son père était meunier au Moulin des Murs. Détruit lors du bombardement de 44, ce moulin a fait place à un square qui porte précisément le nom du poète. La famille Couté aurait déménagé de Beaugency à Saint-Pryvé Saint-Mesmin (45) avant de venir à Meung à la fin de l’année 1884 dans une maison entourée de ses vignes. 1889 : Ce ne serait qu’en 1889 que Gaston Couté, sa sœur et ses parents s’installeront au moulin de Clan, sur un bras de la rivère "Les Mauves ", à 4 kilomètres de MEUNG-SUR-LOIRE. C'est alors la ville de la minoterie : tout le grain beauceron vient s'y moudre. C'est aussi la cité des poètes : Chopinel, dit Jehan de Meung, y écrivit la seconde partie du Roman de la Rose et François Villon termina dans les cachots du château son Grand Testament. Deux poètes révoltés animés par la même soif de justice. Gaston Couté y fut à bonne école. A propos d'école, Gaston fréquente l'école communale de La Nivelle (village des faubourgs de Meung-sur-Loire), puis le Cours complémentaire de Meung et, après son échec quasi volontaire au Brevet élémentaire, il devient interne au Lycée Pothier d'Orléans en septembre 85. Dans une classe supérieure à la sienne, l'élève Couté fait connaissance d'un certain Pierre Dumarchay ; bien des années plus tard, il retrouvera ce camarade à Montmartre sous le pseudonyme de Pierre Mac Orlan. 1896 : Premier récit de Couté édité dans la " Meunerie Française ". A partir d'avril 97, Couté (sous le pseudonyme de Gaston Koutay), donne des textes à la " Revue littéraire et sténographique du Loiret ". En décembre, il quitte le lycée. 1898 : Il est commis auxiliaire à la Recette Générale d'Orléans, puis muté à la Perception d'INGRÉ (prés d'Orléans). Il devient reporter au " Progrès du Loiret "etse met à écrire des poèmes. Des poèmes! A-t-on idée?. Lors d'une soirée chansonnière, l'animateur de la tournée invite les spectateurs à monter sur les tréteaux. Gaston Couté n'hésite pas : il escalade les planches et déclame "Le Champ d'naviots". Le directeur de la troupe Castello, l'impresario dirait-on aujourd'hui, n'en croit pas ses oreilles ! Voilà à coup sûr un chansonnier dans la pure tradition montmartroise ! Ce compliment ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd... Le 31 octobre 1898 : Couté arrive à PARIS, à l'âge de dix-huit ans. Il dirige aussitôt ses pas vers cette fameuse Butte Montmartre. Il débute au cabaret " Al Tartaine" (Bd de Rochechouart). Le succès du petit Beauceron ne se fait pas attendre. De tous les quartiers de la capitale, on vient écouter le cri de ce " poète en blouse ", de ce paysan qui parle un patois inhabituel aux images si crues et si justes. Septembre 1899 : voyage avec Maurice Lucas vers GARGILESSE en passant par CHATEAUROUX. 1900 : Conseil de révision : COUTE est ajourné. Il sera plus tard réformé définitivement. 1902-1907 : son nom sinscrit bientôt en gros caractères sur les affiches de " la Nouvelle Athènes", de " l'Ane rouge", des "Funambules", du "Lapin agile", du "Conservatoire", du "Carillon", des "Quat'z arts", du "Pacha noir", de " Gringoire "... Il devient même, pour quelques mois, co-directeur du cabaret " La Truie qui file " avec Dumestre et Dominus ! D'emblée, Gaston Couté devient une des figures les plus pittoresques et les plus sincères de la Butte ! Hélas ! Le poète préfère souvent les tables de bistrots aux scènes qui le réclament : peu à peu, les portes des cabarets se ferment. Pour ne rien arranger, les esprits changent. "Les grenouilles de bénitier fêtardes, écrivait André Sauger veulent bien écouter des plaisanteries égrillardes, mais elles ne prisent guère ce genre de propos et encore moins ceux qui, comme Gaston Couté, mettent leur plume au service de la vérité et de la liberté de l'esprit. Ils n'aiment point, ceux-là, qu'un poète se permette de confesser les joies et les douleurs de la multitude." Coutése retrouve fréquemment sans le sou, sur le pavé. Ce sont alors les privations, les cachets de misère, les meublés glacés et les maigres cafés crèmes. C'est aussi l'absinthe, car Couté s'adonne à la boisson et sa santé fragile s'altère. Conscient de son état, il abandonne parfois la Butte et, à pied, en compagnie de quelques complices, ses amis Tony Taveau et Pierre Mac Orlan, il revient passer l'été à ROUDON, chez la mère VITRY, à qui il loue un bâtiment vite baptisé "La Turne". 1910 : Atteint de tuberculose, Couté s'affaiblit peu à peu malgré les efforts de ses amis qui font tout pour lui procurer quelque argent, afin qu'il se soigne mieux. Gustave Hervé l'engage dans son journal anarchiste "La Guerre sociale" et lui commande, moyennant un salaire confortable, une chanson par semaine. "Écrites sur des sujets d'actualité, raconte Louis Lanoizelée, ces chansons pouvaient se chanter sur des airs connus. Bâclées à la dernière heure, elles étaient trop violentes et dépassaient ainsi le but qu'elles voulaient atteindre ! " COUTÉ est poursuivi pour outrages à la Magistrature, preuve que les personnages visés ne se sentent guère à l'aise ! En traînant Couté devant les tribunaux, les autorités penseront impressionner et museler l'audacieux dont les chansons agissaient comme un véritable ferment révolutionnaire. Mais c'est peine perdue car au terme du procès, le président s'entend dire par l'avocat : " Vous venez de condamner un mort ! Gaston Couté n'est plus. " Il s'était éteint le 28 juin 1911, à l'Hôpital Lariboisière après avoir tenté un ultime rétablissement dans les cabarets de BRUXELLES. Comme tant d'autres poètes maudits, Gaston Couté est mort d'épuisement, d'incompréhension et d'alcoolisation à l'âge de 31 ans ! Le 1er juillet, il est inhumé dans le cimetière de MEUNG-SUR-LOIRE. | ||||||
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Voir également le site particulièrement détaillé de Christian LASSALLE http://gastoncoute.free.fr et tout spécialement la révolte des vignerons marnais http://perso.orange.fr/negrel/themes/gaston_coute.htm | ||